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04 août 2015

De la blessure de l'âme.

On l'a déjà constaté maintes fois, la blessure de l'âme semble être un sujet assez tabou dans nos sociétés occidentales. Je vais tâcher de ressembler mes pensées sur le sujet sans tomber dans un critique sociale gratuite ou une généralisation abusive.

La meilleure manière d'approcher ce genre de blessure est l'analogie pure et simple avec la blessure physique. Parfois la vie nous mène dans une situation de dissonance ou de déception telle qu'en résulte une souffrance. Dès lors, tel le corps qui cherche à compenser une défaillance en utilisant les muscles alentours et en modifiant légèrement le mouvement, notre réflexe premier est de prendre sur nous et d'essayer d'adapter nos pensées, actions et émotions à éviter cette douleur tout en continuent d'agir comme nous en avons l'habitude. Et comme pour le corps, ce comportement, bien que semblant apaisant puisqu'on évite le douleur tout en continuant d'être "normal", est lourd de conséquences. En effet, dans un cas comme dans l'autre, nous développons des déséquilibres importants autour de cette blessures, et de plus nous ne faisons rien pour la guérir. Si parfois le temps suffit, parfois guérir demande bien plus d'efforts que de prendre sur nos. De plus, quand bien même la blessure guérit, notre restons habitués à compenser de façon excessive cette pour se protéger d'une douleur pourtant disparue. Réapprendre à faire confiance à ce qui était blessé - corps ou âme - est bien plus long que ne l'a été la blessure. Il apparaît donc évident que prendre sur soi pour attendre une guérison n'est pas la solution, dans aucun des deux cas. En fait, espérer pouvoir prendre sur soi et continuer à mener une activité normale est bien plus destructeur que la blessure elle même.

Un autre point intéressant que nous apporte l'analogie est l'entrainement. L'entrainement physique constitue plus ou moins en une accumulation de mini-blessures pour rendre le corps plus fort. Il en va de même pour l'âme. Progresser, devenir une meilleure personne, passe par la destruction du précédent pour reconstruire mieux. Et, toujours par analogie, le surentraînement a son lot de conséquences néfastes. La force physique se développe dans une situation où l'on met notre muscle face à l'échec - ou du moins l'effort intense. Quid donc de positionner son âme face à l'échec ? Cela demande d'admettre son échec. D'admettre son imperfection. Si le corps est assez bon à ça, il s'avère que notre ego semble plus délicat à contrarier. En effet, il n'est pas rare d de, lorsque survient l'échec de l'âme, et la blessure qui devrait nous amener à reconstruire un meilleur être, que nous sombrions dans le premier éceuil de cet essai : faire comme si de rien était. Et ainsi s'accumulent les blessures, les compensations, tel un surentraînement où on se refuserai à laisser notre corps récupérer et assimiler, jusqu'à la rupture.

En somme, la justesse de cette analogie démontre qu'il n'est certainement pas nécessaire de différencier ces deux systèmes : la blessure du corps ou la blessure de l'âme sont finalement simplement la blessure de l'être. Et c'est l'acceptation de ces blessures qui ouvrent la porte du progrès. Il serait sage de les considérer avec autant de précaution l'une que l'autre.

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